Les causes de nos malheurs

   Ils sont nombreux les chantres du modèle néo-colonial à considérer notre pays comme frappé par une fatalité historique, comme tout à  fait incapable de s’engager dans un processus de développement indépendant  et de  progrès social  ininterrompu. Cette considération est on ne peut plus fausse.  

La vérité c’est qu’à coté de la permanence des vieilles structures de type féodal qui ont prédominé dans notre pays pendant plus d’un siècle et ont ralenti par conséquent le processus de progrès socio-économique, ce sont les intrusions multiples des puissances impérialistes (Allemagne, France, USA particulièrement) qui ont plongé Haïti dans un cycle de guerres civiles, lesquelles nous ont conduit à 19 années d’occupation des Etats-Unis d’Amérique (1915-1934).

En dépit de ce qu’ont chanté les collabos de l’époque, la présence américaine en Haïti ne nous a nullement apporté  «l’honneur et le bonheur». Elle a de préférence  contribué à freiner le processus auto-dynamique de développement agricole ainsi que la progression de notre marché intérieur…. En dépit du départ des troupes américaines en 1934, les USA n’ont pas moins continué à exercer leurs dominations sur notre pays.         

Il eut été naïf de croire que le départ des troupes américaines ainsi qu’une partie du personnel administratif marquaient la fin de la domination états-unienne  sur notre pays. Si une partie importante du personnel administratif US avait quitté notre pays en 1934, le contrôleur Financier  américain lui était resté, il  avait le statut de Ministre des Finances adhoc. Nous avions des dettes à honorer  envers l’Oncle Sam.  

Il a fallu attendre plus d’une décennie pour honorer cette pesante dette contractée sous la présidence de Borno en 1922. Contrairement à la propagande  répandue par les occupants américains, l’intervention n’avait pas lieu  dans un but civilisateur. Ils nous ont laissés un Contrôleur financier qui avait son mot à dire dans toutes démarches  et initiatives économiques des gouvernements en place. Nous n’en fûmes débarrassés qu’après le mouvement populaire de 1946 sous le gouvernement de Dumarsais Estimé. (1946-1950).

    Les masses populaires haïtiennes, particulièrement la classe ouvrière et la paysannerie  ont accepté tous les sacrifices possibles  pour que notre pays, Haïti connaissent une meilleure situation économique, mais à chaque fois, nos ouvriers, nos paysans, les forces d’avant-garde se sont heurtés à la brutalité des milieux conservateurs et de leurs alliés américains.


Le contrat SHADA (Société haïtiano-américaine de développement agricole -1941 à 1947-)

C’est sous ce contrat que l’impérialisme américain avait commencé à implanter  l’hévéa (caoutchouc)  en Haïti.

Conséquences: dépossession de paysans, répressions contre le monde rural, sous prétexte d’une  soi-disant campagne anti-superstitieuse provocant une atmosphère d’insécurité dans le monde rural.  

§  Dans le cadre du contrat Shada il y eut l’installation de trois compagnies  US d’exportation de la figue-banane. Sans oublier la mise en place de deux autres plantations d’hévéa (caoutchouc) et de  sisal.

§  Sous la présidence d’Estimé (1946-1950), en réaction contre la  nationalisation de l’exploitation de la figue-banane, les USA avait saboté l’importation de ce produit sur leur territoire.

§  Dans les années 1980, sur le marché intérieur, les américains avaient ordonné l’élimination des porcs créoles, «banque des paysans» sous prétexte  de pandémie de fièvre porcine  dans les grandes Antilles et leur remplacement  par des porcs américains  qui, contrairement aux porcs créoles se nourrissent de son de blé dont le prix n’est pas à la portée des paysans pauvres. Ce qui a entraîné comme conséquence le transfert de la propriété des  porcs des paysans en majorité pauvres.

§  Ajoutons à cela la fermeture systématique des entreprises sucrières haïtiennes. Les conséquences de cette fermeture: d’exportateur, Haïti devient importateur de sucre des USA et d’autres pays comme le Brésil, la république Dominicaine.

A propos de l’endettement

Sous les régimes François et Jean Claude Duvalier la crise économique haïtienne avait atteint son paroxysme. La misère faisait rage dans les campagnes, beaucoup de paysans aux abois ont recourus à l’exode rural. Port-au-prince -la capitale- était devenue une plaque tournante pour des millions de paysans qui venaient grossir les rangs de la classe ouvrière et du lumpen-prolétariat.

Finalement la plus grande partie d’entre eux ont émigré soit vers le Canada, les USA, la République Dominicaine, les Bahamas, les Antilles françaises ou la France. Cette situation était entre autres la conséquence de la faillite de l’administration des Duvalier.

Face à cette situation ceux-ci ont dû recourir à une politique d’endettement qui a placé le pays sous une dépendance permanente vis-à-vis des «bailleurs de fonds» -FMI, Banque Mondiale, BID, USAID, PAS.

Jusqu’aujourd’hui le pays continue de subir les graves conséquences de cette politique, une des sources principales de l’instabilité permanente qui de février 1986 à ce jour a plongé Haïti dans un marasme permanent dont les coups d’état et l’occupation du pays représentent le point culminant.

Pour une  Révolution Nationale Démocratique

Face à cette situation, il est impératif de trouver une solution décisive pour sortir de la mare où le pays s’est enlisé. Il s’avère nécessaire que des forces d’avant-gardes s’érigent, s’engagent dans une lutte de résistance sans concession contre les ennemis intérieurs et extérieurs de la nation.

Les forces d’avant-gardes doivent au préalable travailler à l’éducation des masses populaires, de concourir à l’unité des secteurs démocratiques et progressistes en vue de mettre en déroute sous toutes les formes possibles les partisans du statut quo intérieur et leurs alliés de l’extérieur.  

§  Nous voulons d’une Haïti libérée des entraves de la dépendance;

§  Nous voulons progresser dans le cadre d’un pays prospère, productif totalement libéré des liens de la dépendance. 

§  Nous voulons d’une Haïti qui marche aux diapasons des pays en lutte d’Asie, d’Afrique et  d’Amérique latine;

Port-au-Prince, le 3 juillet 2008

Nouveau Parti Communiste Haïtien -ML-

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *